Le collodion humide est considéré comme l’une des techniques photographiques les plus complexes.
Inventé entre 1850 et 1851 par les travaux du français Gustave Le Gray (photo ci-contre), et l’anglais Frédéric Scott Archer, le procédé s’est vu remplacé en 1880 par l’arrivée des plaques sèches.
Ce procédé consiste à étendre une couche liquide de collodion salé sur une plaque de verre, qui est ensuite plongée dans un bain d’argent pur, puis transférée dans un chassis étanche à la lumière. L’appareil utilisé est une chambre photographique, pour ma part d’anciennes chambres de voyages en bois du début du XX° siècle.
Le collodion humide exige de nombreuses manipulations chimiques et une chambre noire à proximité (le délai entre la prise de vue et le développement est très court, de 10 à 15 minutes).
Le résultat final est d’une finesse incomparable avec les standards numériques actuels.
De la découpe de la plaque à la préparation des chimies, toutes les étapes sont l’oeuvre unique du photographe.
Le rapport à la matière est charnel et chaque photographie naît d’un subtil mélange entre maîtrise technique et hasard, pour restituer une oeuvre singulière.
Les contraintes liées au procédé et à la technique ne permettent en aucun cas de réaliser les photographies dans des conditions précipitées.
Le Temps nous impose son rythme, chaque chimie est préparée en vue d’une séance programmée. Il est alors impossible de laisser place à l’imprévu.
Un séance représente en moyenne une anticipation de 4 jours de préparation, de la création des chimies photographiques en passant par la logistique en fonction du lieu de la séance.